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Sauvage ? Exercices de style. A la façon d’Oilivia Rosenthal

jeudi 2 juin 2011, par Nathalie Perek

Tu es libre ! Tu en es sûre ou du moins tu le penses, tu l’espères, tu y crois, tu te mens … tu ne l’es pas.
Tu es un être domestiqué qui reste dans son moule, qui ne s’éparpille pas. Tu es obéissante, tu respectes les règles, tu suis l’exemple. Tu es dévouée à tes parents mais surtout à ta mère, tu ne veux pas la décevoir.
Tout être animal provient d’une femelle et la plupart d’entre eux, surtout les mammifères, sont éduqués afin de remplir leurs devoirs. L’oiseau nourrit ses oisillons, la mère nourrit son enfant. La jument apprend à son poulain comment galoper, la mère apprend à son enfant comment marcher.
La chatte append à son chaton à se laver, la mère apprend à son enfant à se laver.
Tu veux être sauvage, SAUVAGE ! Tu ne veux plus obéir, tu veux vivre ta vie ! Tu veux dévorer ta domesticité et ta docilité.
C’est décidé, un jour peut être demain ou dans trois ans, tu partiras, tu quitteras ce cocon familial. Tu deviendras toi, tu seras enfin libre !
Tout être est contraint à un moment ou à un autre de vivre sa vie. Il quitte ou est séparé de sa mère et part. Il devient autonome. Les humains sont les plus tardifs à quitter leurs proches. Ils sont réticents. Un taurillon est séparé tôt de sa mère, pour cause, il est abattu aux alentours de quinze à dix-huit mois.
« Adieu veau, vache, cochon, couvée », tu reviendras toujours chez tes parents. Tu n’imagines pas le contraire parce que tu le sais. Cet appel qui te forcera à revenir sur tes pas sera plus fort que tout. Tu es effrayée de rester domestiquée jusqu’à ton dernier souffle. Tu veux prendre ton envol mais tu as peur : tes ailes sont coupées. Mais peut être n’est-ce qu’une illusion ? Peut être que tes ailes ne sont pas abîmées ? Et si tu essayais ?
Un … deux … trois … c’est parti !

Messages

  • Ce texte reprend et réinvente un des thèmes de que font les rennes : celui de la volonté, de l’énergie qu’elle peut donner. L’alternance entre les passages sur les animaux et les passages sur les hommes est beaucoup plus rapide que dans que font les rennes , ce qui donne à ce texte son étrangeté. Du coup, se met en place de manière plus systématique une comparaison entre homme et animal. Cette comparaison existe dans mon livre mais elle est parfois moins évidente qu’ici, plus incertaine. Et on sent dans ce texte que le combat est engagé, qu’il faut à la fois accepter l’éducation et éviter, dans l’éducation, ce qui relève de la contrainte. C’est un combat difficile mais votre texte montre bien que cette difficulté est loin d’être insurmontable et qu’on trouve, dans la difficulté même, quelque chose d’exaltant. Bref, c’est un texte plutôt optimiste !

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