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Parés pour l’aventure.

samedi 19 novembre 2011, par Pierrick Guillot

Lundi 14 novembre 2011.

La classe de 3eT est d’abord ravie d’aller à la rencontre d’une écrivaine bien vivante, même si votre oeuvre, Maylis, nous est totalement inconnue.

Ce matin, en fin d’heure, notre professeur nous a montré votre premier message : nous avons réfléchi et échangé à propos du sens de son titre, "Un livre, un territoire". Pourquoi peut-on voir un livre comme ça ?

Nous avons commencé par évoquer les décors, les descriptions des lieux où "ça se passe". Quelques-uns ont ensuite pensé que c’est une image voulant dire que le livre nous fait imaginer un territoire, nous y transporte comme si nous y étions en vrai.

Enfin, notre professeur nous a fait remarquer qu’un territoire peut être défendu, conquis, inaccessible. Oualid A., Quentin F., Amandine S., Juliette D., Wildène B. et Soumya Z. ont alors dit : "un livre, c’est pareil, parfois on ne peut pas y rentrer, on ne dépasse pas les premières pages", "y a des livres pour les adultes, des livres pour les ados, comme si on n’avait pas le droit de lire n’importe lequel", "quand on finit un livre difficile, très long, on est heureux, un peu comme pour un parcours".

Nous avons relevé plusieurs mots dans votre message : "exploration - entrer - partir - reconnaissance - mener - quelque part - lieu – paysage". Nous nous sommes dit que pour découvrir une terre inconnue, il faut souvent un guide : est-ce plutôt vous qui allez nous faire découvrir votre livre, ou Corniche Kennedy qui va nous montrer les détails d’un paysage ? Bref, la classe commençait à angoisser, mais avait bien envie de devenir des lecteurs-aventuriers.

Nous nous sommes retrouvés l’après-midi pour réfléchir aux questions que vous nous aviez posées à propos du titre de votre livre. Coïncidence : les livres étaient arrivés dans la matinée au collège et se trouvaient désormais sur le bureau de notre professeur !

Nous avons alors réfléchi au titre. Corniche Kennedy ?

La corniche d’un bateau, la mer. Soumya Z.

Déjà je pense à une niche, un objet en hauteur, des jumelles pour regarder le paysage. Pour Kennedy, ancien président américain, on pense à quelqu’un ou quelque chose de très puissant. Je pense que le livre se passe dans le sud de la France ou peut-être aussi en Amérique car il y a dans ces endroits de très belles corniches et très hautes. Farès M.

Pour moi, les deux mots réunis peuvent nous faire penser à un voyage que Kennedy aurait pu faire. Sur la couverture du livre, on voit des jeunes qui s’amusent dans l’eau, on peut imaginer que l’un d’entre eux s’appelle Kennedy et l’histoire va porter sur sa vie. Mélody G

Je pense que ce livre va être un hommage à John Kennedy, par l’inauguration d’une corniche portant son nom, qui donne sur la mer. Où quelques années plus tard des jeunes se jetteront dans la mer depuis la corniche. Adrien F.

Je dis que l’histoire se déroule à Marseille car il y en a une de Corniche Kennedy. Je pense que le livre raconte peut-être l’histoire d’un groupe de jeunes qui doivent s’amuser au bord de la mer et même plonger des falaises. Et peut-être qu’en plongeant il va leur arriver quelque chose.(se faire mal ou un malheur). Je pense que ce livre nous laisse imaginer plein d’idées, mais je n’en ai pas d’autres à dire. Yasmin F.

Je pense que le livre parle d’une sorte de fête qui se passe tous les ans à Marseille, et que des jeunes sont sur une colline ou un plongeoir et qu’ils font un concours de sauts de plusieurs mètre et ils décrivent ce qu’ils ressentent au cours du saut. Kilian T.

Nous sommes plusieurs élèves à être partis en voyage en mai 2011 à Marseille et nous nous sommes souvenus avec notre professeur être passés en bus le long de la mer, depuis le parc Borély jusqu’à la montée vers la basilique. En plus, quelques-uns se souviennent avoir vu des jeunes plonger dans la mer depuis des rochers assez hauts. Mais est-ce que cette route est une corniche ? Est-ce qu’elle s’appelle la corniche Kennedy ?

Corniche : Surface horizontale étroite située à flanc de côteau. Kennedy : Homme d’état américain ; le premier président catholique. Mélody G.

Corniche : corniche d’un bâtiment, corniche d’un bateau, corniche de pierre en bord de mer, par exemple la Corniche Kennedy située a Marseille. Kennedy : ancien président des Etats-Unis d’Amérique, assassiné le 22 novembre 1963. Amandine R.

Ça se confirme, semble-t-il...

Selon l’image de couverture du livre, je pense que l’histoire se passera autour d’une bande d’adolescents qui sont amis, et comme on le voit au premier plan, un garçon est en train de sauter, donc peut-être que l’histoire parlera de saut ou de plongeon. En ce qui concerne son titre, sachant que Corniche Kennedy est le nom d’une corniche à Marseille, je pense que l’histoire va se passer dans les alentours de cette corniche. Le livre ne m’inspire rien d’autre. Oualid A.

Le début de l’histoire se passe peut-être à Marseille où des jeunes s’amusent près d’un pont alors qu’ils n’en ont pas le droit. Les jeunes désobéissent à leurs parents parce qu’ils préfèrent s’amuser. Jade V.-T.

Notre professeur nous a alors demandé de rédiger d’ici le vendredi 18 novembre soit l’incipit, soit la quatrième de couverture, soit le résumé de l’histoire imaginée, sans se poser la question de savoir si "ça se passe" vraiment à Marseille. Voici ce que nous lui avons envoyé par mail après être passés en salle informatique le vendredi.

- Incipit  :

Salut les amis, me voilà aujourd’hui en Amérique, je suis perché en haut d’une monstrueuse tour. Je peux tout voir : l’océan, les tours, les maisons, les avions … à l’aide de mes fameuses jumelles. Farès M.

Il fait beau, aujourd’hui je vais aller rejoindre mes amis à la Corniche Kennedy pour me baigner.Mais quand j’arrive à la corniche, je ne trouve personne ! Mohamed S.

C’était l’été 2010, un jeune garçon du nom d’Alexander Davis vivait dans un petit appartement d’une banlieue parisienne qui s’appelait la cité Picasso. Du haut de ses 15 ans, il vivait avec sa mère. Cet été-là, elle avait décidé de l’emmener à Marseille pour deux semaines.
Le voyage dura trois heures, une fois arrivés à l’aéroport, Alexander et sa mère descendirent de l’avion. Ils avaient loué une petite marina en bord de mer. Ils s’installèrent puis ils préparèrent les lits et la nourriture.
Le lendemain, le jeune garçon décida d’aller faire une petite virée en ville. Il s’acheta un maillot de bain, un tee-shirt de plage, but un soda dans un petit bar et ce fut là que trois jeunes ados l’interpellèrent.

« Salut, je m’appelle Abdel j’ai 16 ans et voici mes deux meilleurs potes. Jason il a 14 ans et le dernier s’appelle Theo, 13 ans. T’es nouveau ? »

« Oui je passe mes vacances ici avec ma mère. Et vous, ça fait longtemps que vous vivez ici ? »

« Moi ça fait 15 ans que j’y vis, Jason vient juste d’emménager et Théo ça fait 6 ans. »

Et c’est là qu’ils se mirent à se parler et à devenir amis.

Deux heures étaient passées quand Abdel se leva et lui dit :
« ça te dirait de venir avec nous à la corniche Kennedy ? »

« Oh oui, avec plaisir ! Bon, on se dit demain à deux heures, ça te va ? »

« Parfait ! Donc à demain. »

Et c’est ainsi qu’une grande amitié commença.

Amandine R.

Chapitre I

A Marseille !

Demain, c’est les vacances d’été. Mes amis et moi, nous irons une journée à la Corniche Kennedy, pour piquer des têtes : cette corniche m’a toujours intrigué dès mon plus jeune âge. Mais j’ai maintenant dix-huit ans et je peux faire tout ce qui me passe par la tête.
Je ne sais même pas pourquoi elle porte le nom du président Kennedy, assassiné le vendredi 22 novembre 1963 à Dallas au Texas à 12h30 ! Enfin bref, ce n’est pas notre problème. Vive les vacances !
Benjamin M.

Tout avait commencé sur ce pont, celui de la Corniche Kennedy. Nous étions tranquillement en train de nous amuser quand un policier, muni de jumelles à la main, s’avança vers nous. Il nous demanda de partir car ce lieu était interdit, mais nous refusâmes : nous n’avions rien d’autre à faire, nous n’allions qu’ici, pour nous amuser.
L’officier nous demanda de le suivre et à partir de ce jour-là notre vie bascula.
Jade V.-T.

Un après-midi, un groupe d’amis arrive vers la Corniche Kennedy. Ils sont tous équipés pour aller se baigner. Ils se baignent, rigolent, s’amusent, mais la personne qui surveille cette zone - car quand le beau temps arrive, il y a beaucoup de monde - vient leur demander de se calmer un peu car des visiteurs se sont plaints. Léa P.

- Résumé ou quatrième de couverture :

C’est l’histoire d’un jeune garçon nommé Matthieu, qui vivait au États-Unis. En ce temps-là Kennedy était encore le président. Il demeurait à bord d’un bateau avec ses deux parents. Il était fils unique et se sentait seul. Un jour où il descendit à terre pour se promener, il rencontra une jeune fille nommée Asma. Elle le remarqua aussi, après de petites hésitations ils se parlèrent et firent connaissance. Matthieu et Asma se virent plusieurs fois puis ils sortirent ensemble mais Matthieu voyageait et il devait partir vers un autre pays. Asma lui en voulut et ne lui adressa plus la parole jusqu’à son départ, mais elle lui dit au revoir quand même. Ils se retrouveront au fur et a mesure du livre. Soumya Z.

L’histoire d’une bande de jeunes vivant à Marseille, qui, tous les jours durant l’été, vont se retrouver au bord de la corniche Kennedy pour faire des sauts vertigineux et atterrir en bas de la falaise. C’est un lieu interdit et protégé. Mais ils étaient loin d’imaginer que leur été se produirait de cette façon. Amandine R.

L’histoire se déroule entre 1961 et 1963, le président Kennedy devient le nouveau président des Etats-Unis le 20 janvier 1961. Trois ans plus tard, lors d’un voyage d’Etat à Marseille pour une rencontre avec le président français, il traverse une corniche où il a un très grave accident de la route ; il est emmené rapidement à l’hôpital mais c’est malheureusement trop tard. Il meurt à l’âge de 46 ans. Quelques jours après son décès les habitants de Marseille décident de rendre hommage à ce président en baptisant cette corniche : "corniche Kennedy". Laurine G.

L’histoire se déroule à Marseille sur un bateau qui se nomme Corniche Kennedy, avec des adolescents qui s’amusent sur celui-ci et en dessous duquel il y a une piscine. On peut aussi s’y promener et observer le paysage au loin en se servant de jumelles pour regarder l’horizon. Ces adolescents qui viennent s’amuser, sautent du bateau pour plonger dans l’eau ou se baigner dans la piscine. Mais des visiteurs se plaignent car ils sont bruyants... Les personnes qui surveillent cette zone viennent donc leur expliquer qu’il faudrait qu’ils se calment. Mais rien à faire, ils continuent de plus belle tout au long de l’histoire. Léa P.

Ce roman policier raconte une enquête suite à la disparition de Monsieur Kennedy, un descendant de l’ancien président des États-Unis d’Amérique. Cette aventure pleine de suspense se focalise sur un lieu en particulier, une corniche, une célèbre falaise de Marseille où l’on suppose que le disparu s’est suicidé. Après de nombreux indices douteux, l’enquête va tourner au cauchemar lorsque nous découvrirons qu’il s’agit bel et bien d’un meurtre extrêmement perplexe. Récit si bien raconté par notre témoin, agent de police très impliqué. Wildène B. & Juliette D.

Un jour, Kennedy, fan de course de bateaux, se rend jusqu’à Marseille. Il vient des Etats-Unis pour faire une course de bateaux qu’il aimerait gagner, sa première course à Marseille, mais aussi sa dernière course... Yanis S.

Corniche Kennedy est un livre qui raconte l’histoire d’un accident. Des enfants en vacances, habitant Marseille, jouent comme tous les jours dans la mer. Mais un jour, un drame survient. Un enfant saute d’une corniche dans la mer. Cependant, ce qu’il n’avait pas vu, c’est qu’il sautait aussi sur son camarade de jeu. Antoine V.

Deux, trois autres idées vont suivre la semaine prochaine, et en attendant, les livres sont toujours sur le bureau. Vivement le top départ !

Messages

  • Bonjour !

    Je découvre ce que vous écrivez et je suis épatée par la richesse des commentaires et des écrits.

    Sur le titre : vous avez les bonnes intuitions, d’autant que certains d’entre vous connaissent les lieux grâce à leur voyage à Marseille… car cette corniche que vous avez découverte est bien la Corniche Kennedy !

    Vous avez tous vu qu’il s’agissait d’un lieu, en hauteur et que et "Kennedy" faisait référence à ce président américain assassiné. (Farès, Adrien, Melody, Amandine).Le titre est donc un toponyme, c’est nom d’un lieu, celui d’un boulevard qui court le long de la mer, à Marseille. Qu’est ce que cela peut vouloir signifier de donner à un roman le nom d’un lieu ? Est-ce que la corniche Kennedy ne devient pas le personnage principal, l’héroïne de cette histoire ?

    Demandez-vous aussi ce qu’évoque pour vous une corniche le long de la mer, sous le soleil de l’été, réfléchissez aux notions de rivage, de bordure, de lisière, de frontière, de limite, de seuil et essayez de les mettre en lien avec cet âge qui est le vôtre et que l’on appelle l’adolescence.

  • J’ai lu les résumés et les quatrièmes de couverture avec beaucoup de curiosité : c’est étonnant de voir à quel point vous avez l’intuition du contenu de ce roman que vous n’avez pas encore lu — ce qui prouverait donc que le titre, la photo de couverture, la "quatrième"de couverture donnent de bonnes pistes…
    Etonnant aussi de voir la convergence de vos imaginaires :

    Ainsi, la plupart d’entre vous on vu un roman d’adolescence et déjà, un conflit de territoire (Amandine, Jade) d’autres ont imaginé quelque chose liée au président Kennedy (Soumya, Wildène et Juliette, Laurine), ou du moins à un accident, ou encore à la présence d’un bateau et de la mer (Yanis, Léa).
    Plus intéressant encore, Adrien, Jasmin, Oualid, Jade Antoine et Killian évoquent les plongeons. Cela me touche car, selon moi, les plongeons sont le "motif" central du livre, le cœur du sujet — et on verra précisément pourquoi.

  • L’incipit d’Amandine est un vrai début de roman car il pose d’emblée un événement, une rencontre comme une promesse. Il y a là quelque chose de très dynamique : Alexander est "décentré", il se trouve en terrain inconnu, et aussitôt il rencontre Abdel, Jason et Théo.

    J’ai été sensible au fait que Benjmin, Jade, Farès et Mohamed aient choisi le "je" ou le "nous" pour écrire leur incipit, j’y ai vu une manière de s’engager dans ce livre, de se l’approprier. Le choix du narrateur (si c’est un "je" ou un "il" ou un narrateur omniscient, qui est partout présent sans se nommer lui-même, est essentiel quand on commence à écrire. De ce choix dépend souvent un ton, mais aussi un point de vue. Or, dans ce livre, il est toujours question de point de vue : qui regarde ? qui est regardé ? Posez-vous ces questions et découvrez comment l’espace, cette corniche, organise un jeu de regard. Faites un shéma si cela vous permet de visualiser ce qui se passe sur cette corniche où nous sommes — j’en fais moi-même quand j’écris.

  • Je voulais revenir enfin sur cette idée de livre-territoire. Un mot m’a accrochée dans votre réponse, celui de "parcours". Un livre construit un territoire, une temporalité (un temps de lecture), et un mouvement, il s’agit bien d’un parcours, d’un chemin. Et si un territoire peut être défendu, celui-ci vous est grand ouvert.
    On peut maintenant entrer ensemble dans le livre et lire les premières pages qui décrivent ce lieu et présentent ceux qui le peuplent.

    A bientôt, Maylis

    PS : la photographie que vous m’avez envoyée, si c’est "Notre-Dame de la Garde à Marseille, est un autre point de vue, très panoramique sur cette histoire.

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