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Partage d’un travail sur le cinéma
mercredi 30 novembre 2011, par
Dans le cadre de mon projet de classe, j’ai une heure de cours "cinéma" avec la classe de quatrième qui a commencé à lire Corniche Kennedy.
Après avoir exploré le cinéma des origines, je commence une étude thématique sur les films d’adolescents (Teen movies) et je pense à de nombreux croisements avec le roman de Maylis.
Par exemples
autour de l’initiation, du parcours vers l’âge adulte, ou la mort : thème que l’on retrouve dans presque tous les films et dans le roman de Maylis.
Autour de la transgression et du rapport à la loi : extraits de Zéro de conduite de Jean Vigo ( en particulier la scène de la rébellion dans le dortoir, entre magie de l’enfance, jeu, et exaltation de la liberté et du plaisir), et beaucoup d’autres scènes de transgressions dans les autres films : extraits de Graine de violence de Richard Brooks dont tout l’enjeu est de savoir qui de l’adulte ou des jeunes prendra le pouvoir.
Les stéréotypes sur l’adolescence rebelle mais tendre sont très présents dans des films comme Grease, LOL ou autres mièvreries adolescentes où les adultes ne sont pas épargnés non plus.
La fureur de vivre de Nicholas Ray, Outsiders de Coppola , West Side Story ( en particulier la fin) de Robert Wise illustrent bien la mécanique tragique, le point de non-retour auxquels Corniche Kennedy échappe in extremis. On fera un parallèle entre la course automobile qui se termine en grand plongeon et le saut comme rituel initiatique. Dans Saturday night fever de John Badham on a aussi une grande chute mortelle du haut du pont de Brooklyn je crois.
Autour du regard porté sur l’adolescence : nostalgie d’un réalisateur pour son adolescence, pour ce que cet âge peut avoir de fascinant mais aussi de douloureux, Le péril jeune de Cédric Klapish qui met aussi en scène une bande de "petits cons" perçus comme potentiellement dangereux par les adultes.
Autour de la découverte de la sexualité, la séduction, les corps en mutation, entre premiers émois et fanfaronnades, extrait de Le péril jeune, Les beaux gosses de Riad Sattouf ( un regard "interne" assez singulier et sans complaisance sur les ados - disgracieux et souvent pitoyables) .
Cette étude sera menée pendant une dizaine d’heures avec projection d’extraits et analyses orales en parallèle avec la lecture du roman.
S Fornero
Messages
1. Partage d’un travail sur le cinéma, 9 décembre 2011, 09:33, par Véronique Chappuis
Merci beaucoup pour ce plan de travail. pas sûre de trouver 10 heures en 3ème pour cela, mais nous nous en inspirerons à Gilbert Dru.
Bonne fin d’année,
V. chappuis
2. Partage d’un travail sur le cinéma, 16 décembre 2011, 16:44, par Maylis De Kerangal
Chère Sylvie,
Ce rapport avec le cinéma m’intéresse d’autant plus que le cinéma, l’image, la captation du monde physique tout comme le mouvement sont des pistes que je tente d’investir par l’écriture. Plus qu’une influence, j’ai le sentiment que le cinéma opère au sein de mon écriture, il la travaille…
Je vais essayer de vous retrouver un article qui comparait Corniche Kennedy à la fureur de vivre de Nicholas Ray.
Bien à vous, Maylis
3. Partage d’un travail sur le cinéma, 5 janvier 2012, 21:46, par Pierrick Guillot
Merci beaucoup Sylvie pour ces pistes de travail. Elles complètent de manière très pertinente la lecture de Corniche Kennedy et viendront à coup sûr enrichir la programmation du cinéclub du FSE de mon collège. Pour compléter, voici un lien qui fournit une filmographie assez riche sur l’adolescence :
http://www.allocine.fr/tags/default_gen_tag=Adolescent+%2F+adolescence&filtre=film&tri=meilleur&page=1.html.
Voici les titres qui ont déjà recueilli les faveurs d’adolescents cinéphiles à Feyzin : The Breakfast Club de John Hugues (pour les 3e uniquement), Sweet Sixteen de Ken Loach, les films de Gus Van Sant, et, mon préféré, Stand by me de Rob Reiner, adapté d’un texte de Stephen King.
Par ailleurs, en ce qui concerne les "p’tits cons", et plus largement les rebelles, je suis en train de travailler sur Vipère au poing en oeuvre intégrale en privilégiant cet aspect, avec Le Grand Meaulnes en lecture cursive pour quelques élèves motivés.