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Réponse des 3èmes 2

mardi 20 mars 2012, par Fabrice carnet

Groupe 1 : Grigorian Christine, Olivar Julie, Le Van Han Priscillia, Da Costa Ana Rita

Un territoire comme une deuxième maison

L’expression « p’tits cons » : le style est moderne. Maylis de Kerangal, vous écrivez et pensez comme un adolescent. Vous vous mettez dans la peau d’un adolescent.
Les « p’tits cons » désignent les adolescents de la corniche. Ils sont inoffensifs mais ils sont inconscients. Ils ne savent pas ce qu’ils font, ils ne font rien de mal pour eux.
Les phrases du livre sont longues, détaillées. Elles ont beaucoup de virgules. Vous rajoutez des détails après chaque virgule comme si vous voulez être la plus précise possible.

La corniche le long de la mer montre un territoire qui est comme une deuxième maison pour les adolescents. Ils ont conquis ce territoire et ils veulent le conserver. Ils ne le quittent presque jamais. Ils se défoulent, s’amusent. Ils ont le droit sur leur territoire.

Ces adolescents veulent se rendre uniques. Ils veulent avoir des sensations fortes parce qu’ils ont une vie banale dans leur quartier. En faisant des plongeons, ils ont l’impression de vivre, de faire des actions hors du commun, magiques. Ils vivent à l’adrénaline. Ils se révoltent contre la loi pour provoquer. Les relations avec leurs parents sont faibles.

Corniche Kennedy est une frontière car comme elle sépare deux Etats, elle sépare la corniche (la mer) de la ville. Elle est aussi une limite parce qu’elle est un territoire pour les jeunes et uniquement eux. Elle est une lisière : les jeunes ont exercé une tutelle sur la fille, Suzanne. Enfin elle est un seuil car la corniche est une entrée dans une deuxième maison.

Groupe 2 : Drop Amandine, Montagnon Sandra, El Heni Inès, Dias Macedo Océane

Ne pas finir dans un bocal à poissons

Wech m’dame,

« P’tits cons » signifie que ce sont ces jeunes qui sont ciblés de « cons ». On peut le supposer par le mot « p’tits ». Ces jeunes sont immatures. Ils aiment défier les lois et risquer leur vie. C’est pour cela que Sylvestre Opéra les surnomme ainsi. Nuit et jour, c’est comme s’il faisait partie de la corniche, de la bande car il les surveille depuis son balcon, dort dans son bureau, a de l’affection pour eux. « P’tits » est affectueux et il montre qu’il se fait du souci pour eux.
Maylis de Kerangal, vous mélangez le style soutenu lorsque vous décrivez les paysages, les gestes et les comportements. Vous utilisez le style familier lorsque les adolescents parlent entre eux. Vos phrases sont construites de manière à trouver le mot précis, à l’aide de mots juxtaposés. Grâce à cette façon d’écrire, on peut plonger dans l’histoire, s’imaginer le décor.
Lorsqu’Eddy et Suzanne ont sauté depuis le « Just Do It », ils ont ressenti un sentiment de liberté. Ils ont l’impression de prendre leur vie en main et pas cette vie tracée par leurs parents qui, eux, ne se préoccupent pas de leurs enfants. Ces jeunes se révoltent contre eux-mêmes pour ne pas finir dans un bocal à poissons. Ils se révoltent aussi contre les lois et la société. Pour se sentir puissants, ils sautent depuis la corniche qui est interdite. Ils veulent aller au-delà de leurs limites.
Nous constatons que la corniche évoque des notions de rivage, de bordure, de lisière, de frontière, de limite et de seuil. On peut le supposer car dans le texte la corniche est bordée d’une étendue d’eau marine qui est la mer méditerranée où les jeunes se trouvent en sécurité. Ils y trouvent une certitude, un apaisement. Si nous poussons dans nos recherches, nous pouvons émettre une hypothèse : lorsque les jeunes entrent dans leur territoire, ils se sentent maîtres de leur terre comme si la vie à l’intérieur et à l’extérieur du seuil n’était plus la même, comme si c’était une période nouvelle, une ligne qui sépare deux étendues : celle de la vie réelle et celle de la corniche qui est idéale, presque un rêve.
Nous vous invitons à nous rejoindre avec Eddy, sa p’tite amie Suzanne, Mario et le reste de la bande dans notre territoire à nous, le collège, sans oublier de vous dire « bonne année m’dame ».
Signés : les bégés.

Groupe 3 : El Hoceini Imène, Sanon Sadoine, Yacoubian Tom, Bodoé Athyna

Conquérir le monde

« Les p’tits cons » de la corniche est une expression pour montrer que les adolescents font des actions interdites. Ils fument, ils sautent de la corniche. Bref, ils mettent leur vie en danger hors de la présence des adultes. « P’tits » représente l’immaturité des adolescents. Ils sont complètement insouciants et ne se rendent pas compte du danger. Ils sont aussi totalement inconscients comme l’expression « cons » le prouve.

Un style familier est utilisé pour captiver l’attention des jeunes lecteurs. Le langage SMS est aussi utilisé. Exemple : « p’tits cons » ou encore « bégé » qui est le diminutif de « beau gosse ». Un adolescent qui lit est plus captivé par le langage familier mais Maylis de Kerangal, vous avez une façon d’écrire qui passe du familier au soutenu. On a donc l’impression que le livre et l’histoire sont sérieux mais sans vraiment l’être.

L’adolescence : conquérir. Pour les adolescents, le « Just Do It » qui veut dire « faites-le simplement » est une sorte d’ « American dream » ou « rêve américain ». Ils tentent de conquérir le monde du haut de leur corniche parce que quand ils ne sont pas sur la corniche, leur vie est on ne peut plus banale. Quand ils sont sur la corniche, ils ne sont pas les mêmes. Ils ont l’impression d’avoir une deuxième maison, d’être libres, d’être des adultes, de se gérer eux-mêmes. Ou ils pourraient tout simplement conquérir le cœur des filles ou des garçons : ils cherchent le grand amour. Pourquoi ? Parce que tout ce qu’ils cherchent à faire, c’est d’être libres. Et ils cherchent à provoquer les adultes par leurs actes.

Les relations avec les parents : les adolescents de la corniche ne sont pas vraiment encadrés par leurs parents. Ils sont totalement livrés à eux-mêmes. Les adolescents se révoltent par rapport aux interdictions. Ils aiment bien faire ce que les parents ou les adultes leur interdisent de faire comme ne pas sauter ou pour Suzanne ne pas fréquenter la bande. Ils aiment la provocation. Ils quittent leur maison pour rejoindre la corniche qui est comme une deuxième maison.

Le territoire : la route délimite le territoire de la corniche où les adolescents se réunissent. Le seuil est ainsi représenté par la route. Le territoire, c’est comme leur deuxième maison. Ils se sentent mieux sur la corniche que chez eux avec leurs parents. C’est leur territoire. S’il y a une personne qui veut faire parti de la bande, elle doit sauter du haut de la corniche.

Groupe 4 : Aleroev Islam, Kodjo Nobel, Sulemani Mergim, Sultanov Gor

Echapper à la solitude

« P’tits cons » est utilisé car les adolescents ne sont pas majeurs. Ils ont entre treize et dix-sept ans. « Cons » est employé car ils sautent depuis des hauteurs de plus de douze mètres et ils fument. La bande et le commissaire sont à peu près dans le même cas sauf que le commissaire ne squatte pas la corniche mais son bureau. Ils n’ont pas vraiment de famille. La corniche ou le bureau pour le commissaire sont comme une deuxième maison.

Vous employez un style particulier avec des mots complexes, des phrases longues et détaillées. Vous êtes précise en mettant des virgules.

Les adolescents veulent conquérir les lieux, les filles pour montrer qu’ils sont forts. Ils veulent se faire respecter. La corniche est comme une limite qui sépare la bande de leurs parents parce qu’ils sont vingt-quatre heures sur vingt-quatre sur la corniche. Elle les sépare aussi du commissaire qui représente la loi. Les bordures sont les frontières de leur territoire.
Leur symbole est de crier au moment où ils font un saut. Ils se révoltent contre la loi car ils cherchent à échapper à leur solitude. Ils veulent rendre leur vie extraordinaire parce que ce n’est pas tous les jours qu’on entend parler de jeunes qui sautent de plus de douze mètres.

Groupe 5 : David Lucas, Hidri Nizar, Tiaira Mounir, Caballero Alexis

Défier pour exister

« P’tits cons » représente des adolescents qui font des petites « conneries ». Ils sont en pleine crise d’adolescence et ils passent leur temps à défier la loi de l’apesanteur en sautant de la corniche. Ils veulent prouver qu’ils existent. L’expression « p’tits cons » n’est ni péjorative ni méliorative mais entre les deux : « p’tit » est méliorative, « cons » péjorative.

L’adolescence : à cet âge-là, on veut conquérir. La corniche est là pour prouver qu’ils sont courageux et qu’ils peuvent survivre au saut. Ils se révoltent contre leurs parents, comme Suzanne contre sa mère, contre le commissaire. Ils sont distants.

Vous faites comme de la poésie. Vous mettez tout le temps des virgules. Vos phrases s’arrêtent, reprennent et cela se répète comme si vous devez reprendre votre souffle à chaque fait.

La corniche est le symbole des jeunes parce qu’elle porte le nom de Kennedy. Elle est un rivage parce qu’elle est au bord de la mer qui représente l’espoir pour eux. Elle ouvre sur un monde meilleur.
Elle est une frontière. Elle représente une limite psychologique et pas seulement physique. Les personnes extérieures n’osent pas entrer dans le territoire, sauf Suzanne qui doit subir une épreuve pour rester.
Elle est aussi une limite qui repousse les gens extérieurs du groupe d’adolescents.
Elle est une lisière ou une bordure : elle est composée de rochers d’un côté, de la mer de l’autre qui permettent de passer d’un monde à un autre.
Le seuil est symbolisé par le « Face to Face » ou le « Just Do It ». Une fois qu’on parvient sur ces plateformes, on arrive à un seuil qu’il faut franchir sans peur : le saut dans l’inconnu.
Tous ces mots sont des synonymes désignant un lieu ou une partie de ce lieu et ce qui s’y passe, les sentiments des adolescents.

Messages

  • Bonjour,

    Merci de vos textes. Ils m’intéressent. Je trouve que nous avons beaucoup parlé de ces thèmes quand je suis venue, nous avons bien détaillé ensemble en quoi la Corniche est un paysage qui symbolise l’adolescence, cette histoire de frontière dont vous parlez et qui « sépare en deux Etats ». Et nous avons beaucoup parlé de cette expression « petits cons ». Mais je voudrais compléter ici.
    J’aime les titres que vous avez donnés à vos groupes : ils pourraient intituler les chapitres du livre.

    Un territoire comme une deuxième maison.
    Ce qui m’interpelle c’est cette idée formidable de deuxième maison. Et si, cette maison, n’était pas un espace mais tout simplement la langue elle-même ? La langue que l’on habite de ses propres mots, de ses expressions vivantes, la langue qui sert à se reconnaître : la langue comme un territoire.
    Les États, dont vous parlez, se définissent justement par la pratique d’une langue commune. Ici, si la Plate est un territoire, une deuxième maison différente de la maison familiale, c’est qu’elle est aussi que les jeunes qui s’y retrouvent ont réinventé leur langue pour la partager, et que cette langue argotique et poétique, fonde leur communauté. C’est aussi pour cela qu’ils sont là « chez eux », et qu’ils y sont ensemble.

    Ne pas finir dans un bocal à poissons
    D’abord, je vous remercie de parler ainsi de mon écriture. C’est important pour moi que vous puissiez voir que justement, je n’écris pas comme je parle, mais qu’il y a une construction, un mélange de registre de langues qui correspond à une logique littéraire.
    Votre hypothèse est très forte : elle inscrit vraiment une logique de territoire. Dès que les adolescents de la Plate y débarquent, leur vie n’est plus la même. La frontière, la bordure, la ligne, inscrivent un seuil un quand on le franchit, on passe dans une autre dimension. Vous parlez de vie réelle et de vie idéale. Je ne sais pas si la vie sur la Plate est idéale mais au moins, c’est une vie qu’ils choisissent ensemble, au moment où ils entrent dans cet espace. Là est peut-être leur liberté.
    Vous êtes bien des bégés, assurément.

    Conquérir le monde
    Merci à vous aussi de l’attention que vous portez à mon travail. Si vraiment « on a donc l’impression que le livre et l’histoire sont sérieux mais sans vraiment l’être », alors je crois que je suis contente !
    Une chose m’accroche dans votre contribution : cette évocation de l’american dream. C’est une bonne piste pour préciser ce thème de la conquête. Car le rêve américain, c’est d’abord un rêve de conquête. Ce sont les westerns, les pionniers qui se lancent à la conquête d’un territoire sauvage en vue d’une vie meilleure, c’est la longue traversée d’un espace sauvage pour fonder des villages, des villes où l’on puisse vivre en paix. Comme vous l’écrivez, c’est toujours l’idée de la liberté qui prime. Ce roman est donc émaillé de références à l’Amérique : Kennedy, Just do it, Face to Face etc… Le mythe des « States » infuse l’imaginaire car c’est un mythe qui joue avec l’idée de la liberté, que là-bas, on sera libre. De fait, comme vous l’écrivez, du haut des plongeoirs, les jeunes se sentent différents, ils transcendent leur vie.

    Echapper à la solitude
    Cela me fait plaisir que vous trouviez que mon écriture est précise, parce que justement, j’y travaille et je règle la ponctuation pour cela.
    Il y a ce cri dont vous parlez et que je n’ai jamais évoqué avec vous. Ils crient quand ils sautent, quand ils plongent. On peut se demander pourquoi. Il y a l’aspect « bande », on crie des slogans partagés qui fondent le groupe, comme des signes de reconnaissance, et il y a aussi le cri libératoire. Celui qui libère tout le corps, qui est un signe de puissance et de révolte. C’est ce cri-là qu’ils poussent aussi, quand ils plongent.

    Défier pour exister

    « Vous faites comme de la poésie. Vous mettez tout le temps des virgules. Vos phrases s’arrêtent, reprennent et cela se répète comme si vous devez reprendre votre souffle à chaque fait. »
    Ce que vous écrivez-là me touche particulièrement. C’est tout mon travail que vous mettez en valeur. Quand j’écris, j’essaie de caler le rythme de la phrase sur le rythme de l’action, sur le rythme de la vie. La vie qui va, vient, fait des tours, des détours, des retours. Et cette évocation du souffle, c’est précisément le cœur de mon travail : il s’agit d’avoir du souffle pour écrire mais aussi pour lire, à voix haute, et que le texte sonne comme de la musique, comme un poème. Merci.

    à bientôt, Maylis

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