Émile Zola, Pot-Bouille

Pot-Bouille est un roman d’Émile Zola publié en 1882, le dixième de la série les Rougon-Macquart. Le mot "pot-bouille" désignait à l’époque la cuisine du peuple, ce qu’on appellerait aujourd’hui sûrement "la tambouille" ou "la popote", une cuisine de médiocre qualité, voire un infâme brouet coloré à l’image de ces familles qui vivent dans ce grand immeuble petit-bourgeois parisien.
Le roman ne suit pas forcément la logique et l’existence d’un seul personnage mais visite les occupants de cet immeuble en chroniquant leur quotidien d’une plume acérée et acide, mettant en valeur la mesquinerie et les vices plus ou moins cachés de chacun.
Il y a néanmoins un personnage en fil conducteur en la personne d’ Octave Mouret. Il a 22 ans, et d’aspect très soigné. Il est logé par les Campardon qui lui trouvent rapidement un emploi dans un petit magasin, Au Bonheur des Dames, qui n’a alors pas vraiment pignon sur rue. Octave, qui est arrivé avec la ferme idée de conquérir la Parisienne, fait déjà son choix parmi les femmes du coin. Malheureusement, ses choix ne seront pas des plus judicieux…
La façade de l’immeuble affiche une mine paisible alors qu’à l’intérieur, les histoires d’adultères, complots et intrigues sont le lot quotidien des locataires. L’arrière-cour résonne des invectives des domestiques, fustigeant leurs employeurs en donnant force détails sur leurs vies bien souvent tumultueuses.
Ce roman est le prélude à Au Bonheur Des Dames, onzième volume de la saga où nous suivrons l’existence d’Octave Mouret de manière plus rapprochée. Son union avec Mme Hédouin permet à Octave d’accéder à la maturité nécessaire afin de mener à bien son projet : faire de "Au Bonheur Des Dames" le magasin incontournable à Paris. Haut en couleur et qui donne une fois de plus une vision réaliste de la petite bourgeoisie.