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Imaginer les premières lignes du récit...

mercredi 2 février 2011, par Isabelle Martin

Avant d’avoir lu la première page du livre, les élèves de 3°3 se sont confrontés à l’écriture afin de répondre, par le récit, au premier signe d’Olivia " imaginez le livre "mais aussi pour prolonger le premier débat autour de la couverture. Voici, pour commencer...

Mathieu

La veille de Noël, j’étais dans mon lit et des questions à propos des rennes du père Noël me venaient à l’esprit. Je me demandais ce que faisaient les rennes après Noël et le reste de l’année. Où étaient-ils ? Alors pour obtenir des réponses, je décidais de poser la question aux personnes de ma famille. La plupart d’entre elles me répondit d’un air douteux : ’’ hum ... je pense qu’ils sont en liberté ou enfermés dans un enclos’’. Cela voulait dire que personne ne savait et personne, à part moi, ne se posait la question. Je demandais donc à ma maitresse d’école mais elle eut la même réponse que ma famille. Alors je commençais vraiment à me poser des questions sur l’existence ou non du père Noël car je ne l’avais jamais vu en vrai. Puis, un jour où j’étais en récréation avec mes copains, l’un d’entre eux me dit : ’’ Sais-tu que le père Noël n’existe pas ? ’’Au début je ne voulais pas le croire mais en rentrant chez moi, je dis à mes parents que je savais tout et ils m´ont confirmé la version du copain. Je leur en ai voulu très longtemps.

Alicia

J’étais seule dans ma chambre avec l’interdiction d’en sortir. J’entendais
la voix bouleversée de ma mère au téléphone. Sentant que quelque chose
s’était produit, ma curiosité dépassa l’interdit. Je sortis de ma chambre
pour me cacher derrière le canapé et vis ma mère effondrée en larmes.
Malgré cette tristesse, je voulais absolument terminer les préparatifs de
Noël avec elle.
« Pas maintenant ma file, s’ il te plait … »
- Mais maman ! Tu me l’avais promis !
- Mais ouvre les yeux ! Il faut grandir ! Le Père Noël n’existe pas ! »
Ces paroles me bouleversèrent. Je gardai la bouche grande ouverte, ne
sachant plus quoi répondre ; je n’y croyais tout simplement pas. Cette
révélation était comme un monde qui s’écroulait pour moi. Pourquoi
devrais-je la croire ?

Léo

Notre histoire commence par une petite fille, qui vivait une vie
tranquille en Alaska. Comme chaque année, la période qu’elle attendait le
plus, comme tout autre enfant de son âge, était Noël. Les flocons, le
sapin, la neige, les guirlandes multicolores, les cadeaux…
En plus de cette envie folle, cette petite fille rêvait d’être un renne,
car en Alaska elle en croisait beaucoup et elle les adorait. Elle était
déjà bien mûre, et affirmait qu’ils avaient de la chance, eux les rennes,
d’être serviteurs du père Noël en hiver et libres le reste de l’année.
Ses parents aimaient bien cette idée qu’elle se faisait, mais ils ne
pouvaient s’empêcher de penser au futur, quand elle apprendrait que tout
cela était faux, et le malheur que cela lui ferait.

Camille

Que font les rennes après Noël ? Je n’en sais rien ! Si je demande à chaque personne de ma famille, à mon père ou à ma mère, on me répond tout le temps la même chose : « Ils retournent au Pôle Nord pour boire un chocolat chaud et pour manger des petits gâteaux au coin du feu. » Je sais que c’est un mensonge, chacun donne sa version de ce que font ces animaux. Et il n’y a jamais la même histoire, quand vous cherchez dans les livres ou quand vous demandez à des camarades de vous la conter. Et les livres vous disent qu’ils rentrent dans un pays que personne ne connaît. C’est complètement insensé, ça n’existe pas les pays imaginaires, c’est comme si vous disiez que vous avez déjà vu le pays imaginaire de Peter Pan !

Yan

Que font les rennes après noël ? Que pensez-vous qu’ils font ? Pensez-vous qu’ils sont libres ? Pensez-vous qu’ils courent dans les champs comme bon leur semble ?
Moi je pense que les rennes après noël redeviennent des prisonniers. Je
pense qu’on les remet dans leurs cages et que l’on attend l’année d’après
pour bien vouloir les libérer.
Je pense que le père noël vient juste leur donner à manger de temps en
temps et ne les libère jamais. Le père noël est libre lui, ce sont ses
lutins qui font tout le travail. Tout ça c’est comme les parents, ils nous
interdisent des choses qu’ils s’autorisent. Il y a juste aux alentours du
vingt cinq décembre où ils se mettent à devenir gentils et à nous
demander ce qui nous plaît, je suis sûr qu’après, ils retransmettent ces
informations au père noël. Puis ils redeviennent de mauvais parents.

Nadège

J’ai vingt quatre ans. Ma petite fille en a six. On vit toutes les deux dans un studio de trente mètres carré. Nous sommes le vingt cinq décembre. Cette année j’ai décidé d’offrir un chiot à ma petit fille malgré mon salaire de serveuse qui ne suffit pas à payer entièrement, le loyer, de quoi nous nourrir, l’eau, le gaz, l’électricité et les montagnes de factures que je reçois quotidiennement, mais surtout le prêt que j’ai fait pour continuer mes études, et voilà ou j’en suis. Du coup, je dépends de mes parents et des petites allocations que l’état me verse. Mais je voulais tout de même offrir un chien à ma fille, pour noël.
Cette année, elle ne m’a pas posé la question habituelle : « Quand est-ce que le père noël arrive ? » ou encore « Qu’est-ce qu’il va m’amener ? », mais une question tout à fait autre : « Que font les rennes après noël ? ». Je ne sais pas comment m’y prendre pour répondre à cette question du fait peut-être, que je ne me la suis jamais posée, mais pourtant, elle insiste.
Emma ne croit pas à la petite souris, aux histoires de sorcières, aux princesses et aux princes charmants mais elle croit au père noël. Je m’efforce de lui cacher au mieux la véritable identité de la personne qui pose le cadeau au pied du sapin pour que son enfance ressemble, un peu, à celle de ses copines.

Nadia

Noël était l’occasion pour moi d’abandonner enfin mon ours en peluche
pour une vraie bête dont je serais le maitre. J’ai toujours voulu avoir
un animal et j’étais particulièrement attirée par les rennes. Ces fameuses
bêtes qui guident le traineau du père Noël. Mais au fait que font les
rennes ? Quelles sont leurs missions ? Le découvrirai-je un jour ? Mais
en attendant, tout ce qui me préoccupait était de savoir si je l’aurais
mon renne à moi. Je l’imaginais avec de hauts bois, le pelage doux...

D’autres productions suivent... Bonne lecture !

le 7 janvier : Voilà d’ autres textes, un peu en retard mais le va-et-vient des productions entre le professeur et élèves n’est pas toujours simple à organiser. L’essentiel est que chacun puisse écrire, s’interroger sur son texte et approcher le travail de l’écrivain qui est dans le relecture et la reprise de son propre travail...

Marie
Cher journal, ça y est j’ai dix ans, depuis vingt-quatre heures mais j’ai dix ans, je le sais... Et hier justement le jour de mon anniversaire qui est aussi celui de noël, quand je suis partie me coucher j’ai pensé, j’ai réfléchi
Je venais de voir le père-noël, le vrai ! Il m’a dit qu’il devait faire vite car ses rennes l’attendaient dehors. Je lui ai alors demandé si je pouvais l’aider à faire sa tournée. Mes grands frères riaient à côté. Ils sont persuadés qu’il n’existe pas, mais ça les a bien fait taire quand ils ont vu le père-noël pour de vrai. Celui-ci m’a d’ailleurs répondu que ses rennes étaient suffisamment habitués et efficaces pour distribuer correctement les cadeaux.
Et maintenant cher journal, quand j’y repense, je me demande comment ils peuvent être habitués alors qu’ils ne travaillent qu’un jour par an, ce qu’ils font après noël pendant trois-cent-soixante-quatre autres jours, si c’est toujours les mêmes rennes chaque année, s’il y a des blessés ou des accidents …
Tant de questions auxquelles j’aurais peut-être une réponse ... un jour.

Marine

Que font les rennes après noël ? C’est la question que tous les enfants
posent à leurs parents lorsqu’ils sont petits. C’est vrai, « que font les
rennes après noël ? », personne ne le sait hormis le père noël et eux-mêmes.
Cela me chagrinait lorsque que j’étais jeune : cette question revenait à
chaque noël. A chaque noël je posais la question à mes parents qui eux me
répondaient qu’ils se préparaient pour le prochain noël. Je les crus avec ma
naïveté d’enfant mais maintenant, en y repensant, et en sachant la vérité sur
le père noël je m’interroge encore. Peut-être suis-je encore
naïve pour me poser cette question, mais c’est plus fort que moi. A chaque
noël et à chaque fois que l’on évoque le « père noël » je pense à ses
rennes. Pourquoi inventer des animaux ? On invente un homme puis des
animaux. Peut-être que celui ou celle qui a inventé le père noël et les
rennes ne fait pas la différence entre un homme et un animal. On ne le
sait pas encore… Qui sait avec les progrès que fait la science aujourd’hui peut-être trouveront-ils la réponse à ma question un jour.

Messages

  • Merci pour toutes ces propositions de début.
    Je commence avec ceux qui écrivent à la première personne.
    C’est amusant de voir que vous savez déjà utiliser l’écriture comme un moyen de construire un personnage, à la fois proche et loin de vous. Pour Alixia, Mathieu, Nadia et Camille, on voit bien que le "je" pourrait être identifiable à chacun d’entre vous mais quand vous étiez enfants, quand vous croyiez encore au père Noël. Donc, il y a une distance entre vous tels que vous êtes et le "je" que vous avez choisi. En plus, vous êtes obligés d’inventer un personnage qui se pose cette question : que font les rennes après Noël ? alors que, si ça se trouve, c’est une question que vous ne vous êtes jamais posée.
    C’est encore plus net pour Nadège, puisque le "je" est une femme de 24 ans et qu’on imagine plutôt Nadège dans la peau de la petite fille de 6 ans.
    Tout ça pour vous dire que vous avez trouvé une manière de faire du "je" une sorte de mixte : quelqu’un qui a des traits qui vous ressemblent mais qui n’est pas tout à fait vous.

  • Je reviens maintenant sur les autres textes.
    Léo a choisi la troisième personne. Ça permet de raconter une histoire en regardant le personnage d’un peu plus loin, en étant moins proche de lui. Quand on écrit à la troisième personne, on peut en plus imaginer ce que pensent tous les personnages à la fois (la petite fille et les parents). C’est plus difficile quand on écrit "je" parce que dans ce cas on est dans la tête d’un seul personnage.
    C’est le cas pour Yann et un peu aussi pour Camille. On a l’impression ici que le "je" est un moyen de poser des questions aux autres et de se poser des questions à soi-même. On peut, quand on dit "je", s’adresser aux autres. Le "je" implique un "tu" ou un "vous", les rend possibles, comme dans la conversation. Du coup Yann et Camille s’adressent plus directement au lecteur pour lui faire partager leur expérience et leur manière de concevoir la question : que font les rennes après Noël ?
    Vous avez donc compris comment on peut utiliser aussi le "vous" pour s’adresser à ceux qui lisent, pour essayer de les impliquer plus directement dans l’histoire qu’on veut raconter.

  • Pardon pour Yan, dont j’ai mal orthographié le nom ! Une fois mon message envoyé, il m’est impossible de le modifier…
    à très bientôt à vous tous.

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