Les mots des 4C dans les silences d’Olivia

Comme beaucoup d’enfants, Vous avez envie, plus encore que d’acheter un animal domestique, de recueillir une bête née dans la nature et abandonnée par ses géniteurs. Votre père vous réprimande vertement chaque fois que vous manifestez ce désir. Vous ne comprenez pas sa colère, vous insistez.

Le ton monte très vite entre vous. Vos parents se mettent à deux pour vous convaincre. Dans leur emportement, ils lâchent la phrase impardonnable. Vous êtes figée, vous sentez votre coeur se fissurer, vous ne comprenez pas, vous sanglotez, vous protestez, vous gémissez, vous tapez du pied. Vous finissez par rentrer dans votre chambre et vous pelotonner dans un fauteuil votre livre préféré dans les mains : l’encyclopédie du monde animal. vous lisez et vous relisez les passages concernant la législation. Vous vous surprenez à rêver, à laisser votre esprit vagabonder. Vous voulez un animal, vous voulez même beaucoup d’animaux, vous voulez-vous en occuper, les apprivoiser, vous voulez qu’ils soient sauvages, indépendants, mais qu’ils vous connaissent et vous aiment malgré cela, vous voulez appartenir à ces animaux comme ils vous appartiennent. Un jour vous serez soigneuse dans une réserve. C’est votre destin. Vous posez le livre et vous allongez sur le dos. Les lettres du paragraphe semblent imprimées sur la blancheur du plafond.

En France, jusqu’à la loi 76-629 du 10 juillet 1976, qui introduisait l’idée de patrimoine naturel et de préservation des espèces, la faune et la flore étaient considérées comme res nullius, c’est à dire n’appartenant à personne..."

Isabeau p 37

...jusqu’aux toundras de l’Est.

Vous ne savez pas si vous devez la croire, vous êtes dans l’insouciance, vous vous méfiez. Vous voulez toujours trahir, partir avec les rennes après Noël, vous voulez connaître la vérité mais en même temps vous en avez peur, vous ne savez pas quel choix prendre : trahir quitte à découvrir une horrible vérité, ou bien rester sous la protection de votre mère, rester à l’abri de ce qui pourrait être un choc pour vous, votre vie. Mais en même temps vous aimeriez pouvoir faire les deux, pouvoir revenir en arrière si votre découverte ne vous convient pas. Vous vous dites que quitte à prendre un risque énorme, vous trahirez même si vous ne savez pas encore de quelle manière. Vous allez trahir, découvrir la vérité mais pas tout de suite. Pour l’instant vous préférez rester sous la protection de votre mère. Vous savez simplement que pour trahir il va falloir devenir ami avec les rennes...

On n’est jamais vraiment ami///

Théo p.25

Vous avez envie de n’appartenir à personne, vous voulez être libre, faire ce qu’il vous plaît. Vous voulez être un animal sauvage, car vous pensez qu’ils n’appartiennent à personne et qu’ils mènent une vie libre et heureuse. Vous vous trompez. Les animaux sauvages courent de vrais dangers en permanence, dans la nature, rien n’est sûr sans protection. Vous pouvez comparer cette vie à celle d’une jeune fille seule, dans la rue, la nuit. Vous vous rendez compte que vous préférez être sous la protection de votre mère. Vous ne voulez pas mener "une vie de loup."

Lucie, p.18

"...et vous avez pressenti qu’il y avait des causes plus profondes à ce refus catégorique.
Et oui , vous ne le savez peut-être pas, mais votre mère a été profondément blessée à l’âge de 6 ans car elle a oublié de donner à manger à son lapin. Elle ne veut pas que vous reproduisiez ses erreurs. Vous lui promettez de ne pas le laisser mourir. Vous insistez...

Héloïse p.21

"Vous êtes sous la surveillance attentive de vos parents."
Ils sont toujours à côté, pas très loin, afin de surveiller vos allées-venues, vos moindres faits et gestes. Même la nuit, leur chambre est à proximité de la vôtre. Vous pourriez tout aussi bien vous lever, partir, vous cacher, sortir de la maison, vous perdre dans une forêt, ne pas revenir...vous avez parfois le sentiment d’être un loup en captivité, surveillé, épié...
"Les louveries sont en général installées loin des villes..."

Anne, page 20

" Vous ne comprenez pas sa colère, vous insistez".
Suite à votre insistance au sujet d’un potentiel animal de compagnie, vos parents vous emmènent au zoo voir des animaux. Dès votre arrivée au parc animalier, votre crainte est confirmée : vous n’y allez pas seulement pour regarder, contempler et désirer des animaux. Vos parents vous emmènent voir un dresseur, pour vous convaincre qu’un animal à la maison, surtout à votre âge, ce ne serait pas convenable.

Séraphim , p. 90

" Vous n’osez pas interroger votre mère sur la fonction de l’identification dans l’art cinématographique."
Oh oui, je comprends, beaucoup de personnes me le disent. Je pense que ce film a marqué nombre de personnes positivement et négativement. C’est aussi mon cas, je m’identifie souvent au grand singe, cette pauvre bête exploitée et incomprise.Dès qu’il devient dangereux, on l’abat. Non, rassurez-vous, c’est tout à fait normal.

Amélie, p. 97

"Offrir à l’autre le sentiment de l’égalité est une ruse suprême pour le dominer".
Les animaux ont compris : ils ne sont pas libres. Ils ont été éduqués et habitués à être en captivité, jamais ils ne vous attaqueront ( sauf si vous baissez la garde), jamais ils ne seront comme ils auraient été à l’état sauvage. Eux contrairement à vous rêvent d’ouvrir leurs portes.